L'obésité en France continue de s'aggraver. Selon les dernières données publiées par Santé publique France, le nombre de personnes souffrant d'obésité a doublé en seulement 20 ans ,  atteignant des proportions inquiétantes. 

Les enquêtes téléphoniques réalisées régulièrement de 1996 à 2017 ont permis de suivre l'évolution de cette problématique, notamment dans la répartition de l'obésité entre les sexes. Si l'obésité masculine semble avoir atteint un plafond de verre, l'obésité féminine continue de croître.

Cette dynamique qui différencie selon le sexe peut s'expliquer par des facteurs certes biologiques et hormonaux, mais aussi par des facteurs sociétaux et psychologiques qui touchent les femmes en particulier. 

 

Les femmes, de plus en plus touchées par l'obésité 

Chez les femmes, l'augmentation du surpoids, y compris l'obésité, a atteint 39% en 2017. Chiffre en augmentation constante, cette prise de poids inquiétante n'est pas provoquée par les mêmes facteurs que chez l'homme. 

Les hormones féminines, qui peuvent parfois être de vraies montagnes russes, influencent le poids de manière significative. Cycles, grossesse, ménopause : tous ces plaisirs féminins qui bouleversent le poids.

Mais ce n'est pas tout. Le poids ne se résume pas à une équation hormonale. Les facteurs socio-économiques et  les habitudes de vie sont des éléments qui viennent complexifier la donne. Avoir accès à une alimentation saine et à des pratiques sportives, ce n'est pas simple pour tout le monde. 

Le surpoids chez les femmes, conséquence d'une charge mentale encore trop lourde 

Oui, les hommes ne peuvent pas tomber enceinte, mais prendre une partie de la charge mentale sur leurs épaules , ça, ils le peuvent. Pourtant, les femmes sont bien plus souvent exposées à des facteurs de stress émotionnel. 

D'après l'observatoire des inégalités, 8 femmes sur 10 s'occupent du ménage et de la cuisine au moins 1 heure par jour contre à peine 4 hommes sur 10. Les femmes continuent à gérer l'essentiel des responsabilités familiales, ne trouvant pas le temps de s'occuper d'elles et de leur bien-être. Elles subissent une charge mentale bien plus lourde que celles des hommes, bien moins présentes dans les tâches domestiques.

En plus de cette charge mentale à la maison, une étude de Women's Health souligne que la pression sociale liée à l'apparence physique provoque aussi beaucoup de stress. Les réseaux sociaux et les couvertures de magazine continuent en majorité d'afficher des standards de beauté délirants.

Le culte de la minceur, ancré dans les standards de beauté depuis les années 60, et empêche de nombreuses femmes de se sentir en paix avec leur corps. À cela s'ajoute l'idéalisation de la jeunesse, qui fragilise davantage leur estime de soi. Beaucoup peinent à s'identifier aux mannequins très jeunes, omniprésents dans les médias, et souvent écartés dès qu'elles atteignent 35 ans.
 
En plus de ce que montrent les réseaux, des femmes subissent la pression de la part de leur entourage. Sur TikTok, certaines d'entre elles partagent la pression subie par leur mari à propos de leur poids, notamment après une grossesse où les kilos pris peuvent être difficiles à perdre.

Cette pression sociale a un lien direct avec la prise de poids chez les femmes, qui ne trouvent pas le temps de faire une activité sportive ou qui adoptent des mauvais comportements alimentaires liés au stress. 

Bien que l’obésité féminine soit en hausse, cette maladie touche tous les âges et tous les sexes. Il n’est pas seulement question de sport ou d’alimentation, mais plus largement d’un problème multifactoriel qui nécessite une prise de conscience importante.

Aujourd’hui, 5% des enfants français sont en situation d’obésité. C’est un vrai sujet de santé public qui doit être considéré et traité dès le plus jeune âge. 

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