Depuis quelques années, on s’intéresse de plus en plus à la santé des femmes, aussi bien physique que mentale. Enfin, on pense à nous, autant à l’instant T que sur le long terme. Car, que l’on en prenne soin ou non, notre corps se souvient. Encore faut-il que l’on arrive à se remettre en jambe pour le savoir. Être informées est une chose, remonter en selle en est une autre. Il n’est pas toujours évident de se motiver à commencer ou recommencer un sport.

C’est le sujet sur lequel ont échangé Muriel Salle, enseignante-chercheuse et experte en études de genre et humanités médicales, Juliana Antero, chercheuse en sport de haut niveau, Laure Geisler, médecin généraliste, conférencière, chroniqueuse, autrice et créatrice de contenu @lecoeurnet.info, et Gabrielle Fourchon, directrice associée de communication Organon @lasanteaufeminin. Cette dernière, porte-parole d’un acteur historique de la santé des femmes, nous oriente dans la réintégration en douceur du sport dans notre quotidien.

La course à la santé mentale et physique

81 %. C’est le pourcentage de femmes qui font passer la santé des autres avant la leur et s'oublient. C’est ainsi que Gabrielle Fourchon pose le sujet sur la table. Des chiffres forts, et des retombées puissantes. Puisque cette lourde charge mentale a un impact direct sur notre santé. D’ailleurs, les maladies cardiovasculaires sont parmi les premières causes de mortalité des femmes. « Il y a un défaut de connaissance, de prévention chez les femmes. Chez les médecins, aussi. […] Ça, c’est l’un des messages majeurs que l’on a envie de porter aujourd’hui », constate l’experte Organon, structure dont la principale mission est de donner des solutions à des besoins non couverts en santé des femmes. Et qui est, par ailleurs, également très investie dans la prévention et la sensibilisation sur tous les sujets qui gravitent autour de ce thème.

Si le sujet préoccupe particulièrement aujourd’hui, c’est parce qu’il est plus que jamais à l’ordre du jour. Avec notre entrée dans l’ère du numérique, on a tendance à accorder énormément de temps à nos écrans… Au détriment de notre réalité. À quoi bon se déplacer ? Bouger ? Se dépenser ? On surfe parfaitement sur le net et les réseaux. On ne prend plus la peine de mettre un pied dehors, puisqu’on voit très bien ce qu’il s’y passe depuis notre smartphone. Et surtout nous, les femmes. Et pour cause : seulement 16 % des jeunes filles âgées de 14 à 17 ans entretiennent une activité physique régulière, et 1 femme sur 2 déclare ne jamais en pratiquer en France, selon Muriel Salle. Un fait appuyé par Gabrielle Fourchon : « La population française et internationale se sédentarise. Encore plus depuis le Covid. Et la partie de la population la plus touchée concerne les femmes. Pour plein de facteurs : le manque de temps, le coût, l’insécurité, et la représentation d’elles-mêmes. »

Et on a tort de se laisser intimider par n’importe lequel de ces facteurs. Quoi qu’il arrive et peu importe quand – « même lorsqu’on a nos règles » –, le fait de pratiquer un sport est bénéfique. Mieux encore : outre le fait qu’il va nous permettre de sculpter nos formes, il est la clé d’une grande partie de nos maux. En effet, lorsque notre corps s’active, il sécrète de l’endorphine, ce qui réduit instantanément le stress et l’anxiété. Aussi, il nous permet de couper avec le reste de notre journée. Souffler un bon coup, et faire le vide dans notre tête. Enfin, chaque fin de séance nous procure un profond sentiment de fierté. Autant de vertus – et on en passe ! – qui font de lui un élément indispensable à notre bien-être.

Doucement… mais sûrement

À présent, la question n’est plus de savoir pourquoi mais plutôt comment l’introduire dans notre quotidien. Comment (re)trouver la motivation ? Vers quoi s’orienter ? Qu’est-ce qui est le mieux pour nous ? La première marche à suivre est d’en discuter. Qu’il s’agisse de membres de notre famille, de nos amis ou de professionnels, le fait de se renseigner et d’obtenir des témoignages va nous guider sur le droit chemin. Et si on essaie et que, de toute évidence, on s’est trompées de voie… Qu’importe. On en prend un autre, et on recommence.

Autre point très important : ne pas se calquer à un modèle. Ne pas se comparer ni se fixer des objectifs trop hauts. Step by step ! Mieux vaut y aller à notre rythme, doucement, que brûler les étapes. Réapprenons à aimer le sport comme il se doit. Faisons-en un jeu et non une corvée. Nous qui passons le plus clair de notre temps sur notre téléphone, servons-nous-en comme booster de motivation. Des challenges TikTok, comme le Hot Girl Walk – marcher 3 à 6 km par jour –, peuvent nous inspirer. « Pour réussir, il faut des paliers atteignables qui sont tenables dans la durée. “Ce sont les petits efforts qui produisent les plus grands effets.” », poursuit la professionnelle. À nous de trouver la combine pour joindre l’ultra-utile à l’agréable.

 

Dans cette course, nous sommes notre seule et unique concurrente. On a souvent tendance à se raconter des histoires. Mettre la barre beaucoup trop haut pour essayer de se remotiver. Pour finalement, être effrayées par ces objectifs… Et ne pas avancer. C’est exactement cette problématique que souhaite résoudre le mouvement #REVELLETONMOVE, qui sera lancé cet été par Organon : « Comment ramène-t-on le mouvement dans notre réalité quotidienne ? », et ce, sans aucune pression.

Relativisons. Ne nous mettons pas la pression. « Faire du sport, ce n’est pas simplement lever des poids plus lourds que soi. C’est des petits efforts faits au quotidien, et c’est déjà très bien. Arrêtons de culpabiliser, ça nous fera beaucoup de bien », termine-t-elle. Ce n’est pas un sprint… C’est un marathon.

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