On a toutes joué à Barbie étant petites. Chez soi, chez une copine ou une cousine, on a toutes des souvenirs avec la fameuse poupée blanche, blonde, à la taille fine et aux yeux clairs.
Mais dans la famille Barbie, il n'y a pas que cet unique physique. Non, il y a aussi Becky (1998), une Barbie en fauteuil roulant, Curvy (2016) une silhouette aux mensurations plus naturelles et davantage de hanches et une Barbie avec vitiligo, cette maladie qui fait apparaître des taches blanches sur la peau. Il y a aussi une Barbie avec un hijab, inspirée par l'athlète olympique Ibtihaj Muhammad, mais aussi une Barbie à la couleur de peau plus foncée : Black Barbie.
Netflix vient de dévoiler un documentaire qui retrace l'histoire de cette dernière, ainsi que de ses créatrices, trois employées noires qui ont osé faire bouger les choses chez Mattel. Sorti le 19 juin, ce documentaire inspirant est produit par Shonda Rhimes, réalisatrice et productrice qui a drastiquement fait avancer la représentation des femmes racisées à la télévision.
Le film Black Barbie, ou l'histoire de la première Barbie Noire sortie en 1980
Tout commence lorsque trois employées noires de Mattel décident qu'il en est assez de ne représenter que les femmes blanches, minces et blondes. Elles veulent des poupées auxquelles leurs filles peuvent s'identifier !
Contée par Lagueria Davis, petite-nièce de Beulah Mae Mitchell, l'une des premières employées noires de Mattel, cette histoire pourtant méconnue est pleine de rebondissements, de petits défis et de grosses victoires. L'ambition de trois femmes issues d'une minorité a réussi à faire changer un géant de l'industrie du jouet, Mattel. Si Barbie a été créée en 1959, il faut attendre 1980 pour que la première Barbie non-blanche voie le jour, coiffée d'une afro. Sans le savoir, elle s'apprête à marquer un véritable tournant dans l'histoire des jouets.
Le documentaire est original dans son approche, qui s'axe autour des récits de ces femmes, ces employées Mattel qui ont apporté leur pierre à l'édifice et rendu un énorme service à tous les enfants issus de la communauté noire.
L'importance des poupées pour la construction de l'identité d'un enfant
“Pourquoi n’y a-t-il pas de Barbie qui me ressemble ?”
C'est la question qu'avait osé poser à Beulah Mae Mitchell à Ruth Handler, l’inventrice de la célèbre poupée. À l'époque, les petites filles blanches pouvaient s'identifier à Barbie, et nourrir leur ambition. Les petites filles noires ne se retrouvaient pas dans cette représentation, et ça réduisait alors leurs rêves à néant. Lagueria Davis se confie : "Comme c’est étrange de regarder un miroir social et de ne pas y voir son reflet".
Au fil du documentaire et grâce aux témoignages poignants de ces femmes qui ont grandi avec Barbie, on comprend l'importance de se sentir représenté lorsqu'on est enfant. Comment se construire et s'apprécier, si nous n'avons comme modèle que des femmes qui ne nous ressemblent pas ?
Cette problématique se pose déjà pour les petites filles qui grandissent avec en tête l'image de la femme parfaite que l'on trouve dans les magazines et dans les spots publicitaires. Mais elle est encore plus flagrante pour les petites filles noires, dont leur couleur de peau a longtemps été évincée des magazines, films, séries télévisées... Et des usines de conception des jouets pour enfants. Si le film de Greta Gerwig (2023) dénonçait gentiment les standards de beauté irréalistes auxquels se confrontait Barbie, le documentaire Black Barbie montre à quel point la première Barbie noire a bouleversé les représentations.
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