Qui se cache derrière les looks d'Emily in Paris ?

Le 15 août prochain, la tant attendue première partie de la quatrième saison d’Emily in Paris fera son arrivée sur Netflix. Et à moins d’un mois de sa sortie, hormis quelques pistes concernant le scénario et l’apparition de Brigitte Macron, on ne sait pas grand-chose sur la suite de la série. Les créateurs nous en donnent un aperçu dans sa bande-annonce, sans trop en dire. Assez pour nous titiller, pas assez pour tout dévoiler. Exactement ce qu’il faut pour nous mettre en haleine.

En revanche, s’il y a bien une chose dont on est certaines après avoir croisé quelques clichés exclusifs du tournage sur la toile, c’est que la mode sera toujours au rendez-vous. La styliste de la série nous a, une fois de plus, concoctés des looks tous plus fous les uns des autres. Elle s’appelle Marylin Fitoussi, et elle voit la vie en couleurs.

Un parcours haut en couleur

Aussi loin que se souvienne Marylin Fitoussi, elle a toujours rêvé de strass et paillettes. Elle grandit dans une petite ville du Sud, où elle découvre à travers sa télévision qu’un autre monde existe : Paris, ville lumière et berceau de bien des artistes. Dès qu’elle obtient son bac, elle ne perd donc pas une seconde pour s’aventurer dans cette capitale tant convoitée. Elle intègre l'École du Louvre puis Olivier-de-Serres, où elle fait une formation en design textile. Là-bas, elle apprend absolument tout ce qu’elle peut apprendre des costumes de toutes les époques. Et c’est finalement ceux du XVIII^e siècle qui font démarrer sa carrière.

Elle devient la costumière de Kaamelott. Et même dans un univers aussi classique et rustre qu’est celui du temps des rois, elle arrive à y ajouter sa touche d’originalité. "Au Haut Moyen Âge, les vêtements étaient très simples. Moi, j'y ajoutais du plastique, des paillettes et de la fausse fourrure afin d'insuffler un décalage. Sur Kaamelott, j'ai modifié des chaussures Y-3 et des jeans G-Star, recoupé une jupe Stella McCartney en boléro… Ce qui m'intéresse, c'est de retravailler, refaçonner, réinterpréter.", raconte-t-elle à Madame Figaro. Car derrière ces costumes traditionnels remastérisés se cache un amour inconditionnel pour les couleurs.

La révélation Emily in Paris

Passion qu’elle peut finalement - enfin - pleinement révéler lorsqu’elle est repérée par Netflix pour habiller les personnages d’Emily in Paris. "La série a été un tremplin formidable. J'ai commencé à travailler sur ce projet en 2019, j'avais 52 ans, et déjà signé des dizaines de films auparavant. Mais Emily in Paris a changé ma trajectoire. J'ai toujours fonctionné à la curiosité, à la matière, à la narration. J'aime ceux qui savent créer le désir avant que l'époque n'y soit disposée.", se confie-t-elle. Aux côtés de Patricia Field jusqu’à la deuxième saison, et en solo depuis la troisième, elle laisse son univers s’exprimer. Bien plus que d’imaginer des tenues, elle se met à raconter des histoires. Épisode après épisode, elle fait évoluer chaque protagoniste du scénario. Un travail qu’elle n'accomplit évidemment pas seule : elle aime échanger avec les acteurs et récolter leurs points de vue pour peaufiner ses silhouettes.

Les critiques ? Elle n’en tient pas rigueur. "On a parlé de mon 'éloge du moche', mais ça ne me dérange pas plus que ça : je travaille sur la création d'un personnage et c'est une forme de liberté. La série a souvent été descendue en flèche par les magazines de mode. Il y avait des pages “Voilà ce qu'Emily aurait dû porter pour être à la mode”. Ils n'avaient rien compris de mes intentions et cela m'amusait plutôt. Les commentaires ne m'ont pas atteinte mais m'ont parfois étonnée : le sujet de la série n'est pas la mode, c'est une bulle feel good colorée, lancée en plein confinement, lorsqu'on avait besoin de se changer les idées.", explique-t-elle. Bien qu’elle reçoive bon nombre de remarques sur son travail, on la remercie aussi souvent de prendre autant de risques.

Quelles étaient ses inspirations pour les looks de la saison 4 d'Emily in Paris ?

À l'occasion de la sortie de la nouvelle saison, la costumière de la série a partagé ses inspirations pour les looks d'Emily. Cette fois, elle a misé sur un savant mélange entre vintage et pièces actuelles. Comme toujours, l'ensemble de l'industrie de la mode est représenté, de Balmain à Jacquemus en passant par la haute joaillerie.

Pour les looks de cette saison, Marylin Fitoussi s'est inspirée de Twiggy, la célèbre mannequin des années 60. On retrouve de nombreux clins d'œil à la période Swinging London, comme les chaussures plates et les bijoux fins. Cette "simplicité" est censée représenter la maturité du personnage, qui a grandi de saisons en saison. Idem pour le maquillage, Emily est moins apprêtée qu'à son habitude. Elle est moins américaine et plus française en somme, avec un penchant de plus en plus marqué pour le "naturel travaillé".

Comment est-ce que la styliste construit ses looks ? Pour elle, la réponse est toute trouvée : "C'est un processus continu. Cette saison m'a permis de développer le projet, de faire mûrir les concepts, d'assister à de nombreux défilés de mode, de rencontrer un très grand nombre de créateurs (des grandes maisons aux jeunes talents) et de vraiment identifier l'ADN de la prochaine saison. C'était vraiment un luxe." 

Marilyn ne travaille évidemment pas les looks des personnages en solitaire. Elle échange souvent avec les acteurs pour comprendre comment est-ce qu'ils souhaitent faire évoluer leurs personnages. "On construit le personnage ensemble. Je ne leur impose rien. Cette évolution et cette construction doivent résulter d'un dialogue, et d'un dialogue initié dès le départ. Par chance, Lily et moi avons à peu près la même approche : comment faire évoluer les personnages, comment ne pas se répéter, comment proposer des éléments et des silhouettes inédits. Cette saison, nous avons introduit un costume trois-pièces inspiré par Twiggy." Un vrai échange donc, qui permet de créer des looks iconiques, qui ne laissent personne indifférent. 

Une chose est sûre, on a plus que hâte de découvrir le résultat le 15 août prochain. 

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