Depuis quelques années, notre monde entre dans une ère technologique révolutionnaire. On avance… Et ça va de plus en plus vite. On s’intéresse à des moyens toujours plus pointus, peaufinés, aiguisés, à inventer des outils pour nous aider à réfléchir. On a connu la frénésie au début des ordinateurs, puis d’Internet. Maintenant, on apprend le langage de l’intelligence artificielle“IA” – et du métavers. Pardon… ChatGPT nous apprend sa langue, science encore inexacte, mais puits sans fond d’informations.

Mais comme toutes les meilleures choses qui constituent ce monde, l’intelligence artificielle a également ses limites et ses zones d’ombre. À commencer par celles qui nous séparent depuis des millénaires : l’égalité, l’inclusivité et la diversité. Samedi 15 juin dernier, au festival C’est Qui La Boss ?, des expertes issues du domaine ont échangé sur le sujet. Hakima Berdouz, CEO de Hope Valley AI, une IA au service du cancer du sein, Daniella Tchana, fondatrice de STEM4ALL, et Valérie Piau, vice-présidente marketing Europe-Moyen-Orient-Afrique dAcer. Un des leaders des constructeurs informatiques, dont l’engagement envers les femmes et le combat pour une IA équitable représentent un véritable modèle dans le secteur. Ou du moins… devrait.

Intelligence artificielle, égalité, fraternité

Qui a dit que technologie et femmes ne faisaient pas bon ménage ? Certainement pas nous. On occupe même une place extrêmement importante dans le développement de l’informatique. On est les premières programmeuses au début du XXe siècle, et on a apporté une contribution centrale au développement de cette industrie. Pourtant, le temps semble vouloir faire disparaître l’histoire. Et les chiffres, surtout. En 2022, la présence des femmes dans les professions du numérique ne représente que 24 % des emplois, selon l’INSEE. Cependant, la proportion des femmes de la tech qui occupent un poste de cadre est plus élevée que dans les autres branches : 62 %… Mais elle reste toujours inférieure à celle des hommes.

Cette inégalité, Valérie Piau en est témoin. Et à ses yeux, la source du problème se trouve bien avant de décrocher notre premier poste. « J’ai fait un bac scientifique. Sauf qu’au final, après, je suis allée à la Sorbonne. », explique-t-elle. Dès nos études, nous sommes consciemment ou inconsciemment orientées, éloignées de ce secteur d’activité. Une mentalité sur laquelle il faut absolument travailler pour que ces inégalités cessent, selon la professionnelle.

Néanmoins, ne soyons pas pessimistes… Tout n’est pas à jeter. Évidemment, dans le climat actuel, la situation tend à évoluer. Et elle évolue : là où il y a vingt ans, ses camarades d’université avaient plus tendance à « postuler chez L’Oréal que dans l’informatique », aujourd’hui, l’experte note un changement de comportement. Elle-même a d’ailleurs fini par revenir à sa passion première : la technologie. « Le monde de la technologie est passionnant. C’est un milieu qui est enrichissant, dans lequel on peut faire des choses absolument formidables et changer les choses », poursuit-elle. Parce qu’on a besoin de tout le monde pour pouvoir avancer.

Vers une IA inclusive

Une fois sur les rails, poussées dans le droit chemin, la mise en avant des femmes dans le numérique ne doit surtout pas s’arrêter là. Au contraire, elle ne fait que commencer. Après la fin de nos études, c’est maintenant aux entreprises de prendre le relai. De nous tendre la main et de nous donner un maximum d’opportunités. « Je pense que, déjà, il faut donner l’exemple. On est là pour ça. », conseille Valérie Piau. D’ailleurs, certaines entreprises proposent des coachings du côté des ressources humaines. Des systèmes grâce auxquels tout le monde peut se former. Choisir un axe d’amélioration, et travailler dessus.

Enfin et surtout, on doit toujours être ouvertes à l’entraide. Être bienveillantes avec tout le monde, bien sûr, mais plus particulièrement entre femmes. Ne pas hésiter à se tendre la main dès que possible. « Dire aux femmes : “Oui, vous pouvez être manager même si vous avez deux enfants en bas âge. Tu vas y arriver, ça va aller”. », complète la vice-présidente marketing d’Acer, qui a déjà nommé deux femmes à des postes à responsabilités depuis qu’elle occupe ses fonctions.

Cependant, rien de tout cela n’est possible sans un soupçon d’audace. « Avoir confiance en soi. Pour moi, c’est la première chose que je vois chez mes collaboratrices. Ayez confiance en vous. Vous vous planterez peut-être, mais ce n’est pas grave. Dans tous les cas, allez-y. Foncez ! », termine-t-elle. L’intelligence artificielle est notre avenir et selon elle, les femmes « devraient prendre ce tournant ». Alors faisons en sorte que notre avenir se conjugue à toutes les personnes…

 

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