#MeToo : quand est-ce qu’on va enfin comprendre que les femmes sont en danger partout ?

Alice Legrand 22 mai 2024

Chaque jour, on a l'impression qu'un nouveau hashtag #MeToo se crée. Hôpitaux, cinéma, stand-up, VTC, sport, médias, religions, politique... La liste des secteurs touchés par les agressions sexuelles est longue, voire infinie. Et ça fait peur.

En France, malgré de timides révélations ces dernières années, le travail #MeToo semble être bien enclenché. Chaque semaine, ce sont de nouvelles têtes qui tombent, de nouveaux témoignages qui s'ajoutent à la liste et de nouvelles plaintes qui sont déposées.

On a qu'une envie : se demander quand tout cela va cesser. On en a pas marre de dénoncer, non, mais marre qu'il y ait encore des coupables.

Sept ans après le début de #MeToo, on ne peut pas dire que la société a beaucoup évolué. Certes, la parole s'est libérée, mais pourtant, la conversion féministe peine à se faire. Tout le monde est conscient de ce qu'il se passe, mais beaucoup préfèrent l'occulter, et c'est particulièrement vrai chez les hommes. Le clivage est encore plus visible chez les jeunes, une génération où s'opposent femmes progressistes et hommes réacs.

#MeToo touche tous les secteurs : les femmes sont en danger partout, c'est un fait

Hier, la chroniqueuse Tania Dutel a porté plainte pour viol contre l'humoriste Seb Mellia, après d'autres témoignages. Le même jour, le chanteur Lomepal a encore été accusé de violences sexuelles. Au total, trois femmes l'accablent. Un article du Parisien sorti il y a deux jours est illustré de témoignages de femmes ayant été agressées par des chauffeurs de VTC.

Il y a quelques semaines on assistait à l'émergence d'un #MeToo Médecine, suite au témoignage de Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine, accusant le très médiatique Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral".

En février, l'acteur français Aurélien Wiik a décidé de témoigner sur plusieurs abus qui ont eu lieu pendant sa carrière, à la télévision et au cinéma. En écrivant sur son compte Instagram "Les garçons du cinéma se réveillent", il a souhaité partager certaines de ses expériences. Il raconte par exemple avoir été abusé par son agent alors qu'il était enfant (de ses 11 à 15 ans) : il lui proposait des rôles en échange de faveurs sexuelles.

Bref, MeToo a pris une telle ampleur que l'on se demande quand est-ce que ça va s'arrêter.

Comment peut-on vraiment faire avancer les choses ?

Tout d'abord, le patriarcat a pris une place trop importante dans nos vies. Quand on voit qu'une tribune a été érigée en soutien à Gérard Depardieu alors qu'un documentaire nommé "La chute de l'orgre" l'accablait... Et que président Emmanuel Macron l'a qualifié de "rendre fière la France", on se dit que le patriarcat a encore de beaux jours devant lui. Mais il est parfois bien plus subtil. Par exemple, lors de la cérémonie de remise des étoiles du Guide Michelin en mars dernier, seules 6 femmes ont été récompensées (sur les 62 étoiles attribuées)...

Au Festival de Cannes cette année, seules 4 femmes réalisatrices ont fait partie de la sélection officielle, sur plus d'une vingtaine de films. Juste avant cet évènement majeur du cinéma internationnal, plusieurs médias anti-féministes avaient lancé la rumeur qu'une liste de 10 professionnels du cinéma français accusés de violences sexuelles serait publiée. Ce n'était qu'une rumeur, décridibilisant le mouvement #MeToo, occultant les vrais témoignages et les prises de paroles de femmes engagées, comme Judith Godrèche (et son célèbre discours aux César) qui a présenté ce mercredi un très attendu court métrage libérant la parole de victimes anonymes au sujet des violences sexuelles.

Pour faire avancer les droits des femmes, il est donc important que ces marques de patriarcat, qui semblent pourtant indélébiles, s'effacent, proposant un environnement plus juste et équilibré. Les hommes doivent également montrer leur soutient, puisqu'en 2024 ce sont encore eux qui décident et qui font les lois.

Dans le journal Le Monde du 15 mai, 100 féministes ont pris la pose pour une photo, et se mobilisent "pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens". Soit une loi qui ne protège pas les agresseurs. Alors "On persiste et on signe" La pétition est à retrouver ici.

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Tags : violence, société, féminisme, News Société

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