L'Iowa interdit l'IVG dès 6 semaines de grossesse et devient l'un des États les plus restrictifs

Alice Legrand 30 juillet 2024

Les États-Unis n'ont donc pas fini de nous étonner. Après le retrait de l'avortement des droits constitutionnels, chaque État fait à sa façon, bafouant chaque jour un peu plus le droit des femmes.

Retour en 2022, quand les États-Unis ont retiré le droit constitutionnel à l'avortement, datant de 1973. Le pays le plus influent du monde a évidemment entraîné des répercussions dans d'autres pays du monde, comme en France, où la liberté d'avoir recours à l'IVG a officiellement été inscrite dans la Constitution, ou au Royaume-Uni, où le débat a été relancé sans pour autant être tranché.

Quand on sait que depuis l'interdiction de l'avortement au Texas, 26 313 grossesses après viol avaient été décomptées en début d'année 2024, la situation est gravissime. Au total, sur la même période de 16 mois, c'était plus de 64 000 grossesses à la suite de viols qui étaient recensées dans les 14 États américains interdisant l'IVG (Interuption Volontaire de Grossesse).

 
 
 
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Dans l'Iowa, l'IVG est désormais interdit après 6 semaines de grossesse

Ce 29 juillet, un nouvel État s'est ajouté à la liste. L'Iowa avait voté en juin une loi qui est entrée en vigueur ce lundi, interdisant l'avortement à partir de 6 semaines de grossesse, soit une fois qu'un battement de cœur a été détecté. Avant, l'IVG était autorisé jusqu'à 20 semaines. Mais désormais, avec 6 semaines, peu de femmes sont au courant qu'elles sont enceintes : difficile alors d'avorter lorsque l'on n'en a même pas conscience.

Une tolérance est appliquée en cas de viol, d'inceste, d'anomalie du fœtus ou si la vie de la mère est en danger. Ouf. Si ça vous semble être la moindre des choses, ce n'est malheureusement pas le cas partout.

Après un long débat, l'Iowa rejoint la liste des États américains les plus restrictifs

La gouverneure républicaine de l'Iowa, Kim Reynolds, a salué la mise en place de cette loi : "Il n'existe pas de droit plus sacré que la vie, et aucune personne ne mérite davantage qu'on la défende le plus fermement possible que les enfants innocents qui ne sont pas nés". C'est vrai que le droit de disposer de son propre corps, c'est vraiment secondaire !

Susan Christensen, la présidente de la cour suprême de l'Iowa, s'était pourtant opposée vivement lors du débat : "La majorité de nos membres prive les femmes de l'Iowa de leur autonomie corporelle en déclarant qu'il n'existe pas de droit fondamental à interrompre une grossesse en vertu de la constitution de notre État. Je ne peux accepter cette décision".

Elle était soutenue par Sarah Traxler, la médecin en chef du Planning familial local, qui a elle aussi dénoncé cette législation. Mais désormais, le mal est fait.

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