Une récente étude, publiée dans The Journal of Pediatrics et menée sur 11 pays européens (dont la France), a révélé l'information. Et elle n'est pas à prendre à la légère, car selon TF1, le syndrome de la mort inattendue du nourrisson entraînerait le décès de 250 à 350 bébés par an en France.
Qu'est-ce que la mort subite du nourrisson ?
On parle de mort inattendue du nourrisson (MIN) quand un enfant âgé de 1 mois à 1 an décède, alors qu'il ne présentait jusque là aucun problème de santé pouvant entraîner sa mort. Le plus souvent, le décès a lieu pendant son sommeil, et après examen, s'il n'existe pas de cause infectieuse, génétique, cardiaque, accidentelle, ou encore traumatique, on parle de mort subite du nourrisson (MSN). Cela représente environ 50% des cas.
Pour lutter contre la mort subite du nourrisson, il existe un certain nombre de recommandations à suivre, toutes disponibles sur le site de Santé publique France. La principale ? Créer un environnement de sommeil le plus sûr possible : "coucher le nourrisson strictement en décubitus dorsal (à savoir sur le dos), dans une turbulette adaptée à sa taille et à la saison, sur un matelas ferme et dans un lit à barreaux sans coussins, drap, couette, oreiller, matelas surajouté, cale-bébé, ni autre objet qui puisse recouvrir ou étouffer l'enfant."
Or, sur les paquets de couches pour enfants, des spécialistes se sont rendu compte que les photos d'illustrations ne montraient pas le bon exemple. On y voit par exemple des bébés allongés sur le ventre ou sur le côté, avec des coussins à proximité et d'autres accessoires dangereux.
4 paquets sur 10 sont non conformes aux recommandations
Cela représente tout de même 40% des emballages en rayons qui montrent des positions inadaptées. Et quand on regarde de plus près les paquets qui mettent en scène uniquement des bébés endormis, 79% sont non conformes à au moins une des recommandations de prévention de la mort subite.
Les chercheurs ont étudié les images présentes sur les paquets de couches pour bébés de moins de 5 kilos, car ce sont les plus à risque. Beaucoup étaient "couchés sur le ventre ou le côté, sur une literie molle ou entourés d’accessoires pouvant les étouffer, ou encore partageant la surface de couchage avec une autre personne", d'après le rapport de l'INSERM.
C'est dans les années 90 que la position de couchage sur le ventre est identifiée comme à risque. Depuis 30 ans, les organismes de santé font donc de la prévention pour éduquer les parents à ce sujet et faire diminuer le nombre de morts annuels. Et ça marche ! En France, son incidence aurait diminué de 80% en trente ans. Mais cela représente encore trop d'enfants chaque année, et le chiffre a aujourd'hui du mal à baisser.
Ce genre de photos, qui pourraient sembler anodines, influencent de manière inconsciente la façon de faire des parents.
Les magazines et des publications Instagram aussi mises en cause
Le but de cette étude est donc d'appeler les fabricants et les pouvoirs publics à "prendre des mesures pour rendre ces produits, et plus généralement toutes les photographies commerciales et officielles, conformes aux recommandations". Car il n'y a pas que les paquets de couches qui représentent un risque !
Des images non conformes ont également été retrouvées sur des sites internet d'agences sanitaires et d'associations expertes. De précédentes études avaient déjà reproché aux magazines pour parents, aux brochures de lit pour bébé et aux banques de photos commerciales de privilégier les photos esthétiques aux photos conformes.
Une pétition a été lancée pour créer une législation interdisant les photos à usage commercial ou officiel qui ne respectent pas les recommandations de couchage. Affaire à suivre !
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