Homme politique très controversé, JD Vance, potentiel futur vice-président de Donald Trump a un sujet de prédilection : les femmes. Cependant, son discours se distingue non pas par son plaidoyer en leur faveur, bien au contraire. Il incarne une misogynie profonde, s'illustrant par une série de déclarations et de positions particulièrement problématiques à l'égard des femmes américaines.

Fervent opposant à l'avortement - même en cas de viol ou d'inceste - Vance se prononce également contre la fécondation in vitro, le divorce - y compris en cas de violences conjugales - les familles monoparentales... La liste est sans fin.

Son discours traduit une vision ultra-conservatrice et liberticide du rôle des femmes dans la société. Tout comme son allié Donald Trump, J.D Vance ne s'est jamais privé de tenir des propos inquiétants sur leurs droits visant à diminuer leur liberté. Il représente un retour en arrière inquiétant pour le droit des femmes, un retour qui pourrait bien devenir une réalité politique lors de l’élection présidentielle le 5 novembre prochain. 

J.D Vance, l’homme politique qui déteste les femmes 

 
 
 
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Le potentiel futur vice-président américain n’a de cesse d’attaquer les femmes et compte bien, en cas de victoire, changer un bon nombre de choses. Il propose par exemple que les parents aient plus de droits de vote que les non-parents, car ils participent au développement des États-Unis, contrairement à ceux qui ne veulent pas d’enfant. On parle bien évidemment des familles hétérosexuelles car un enfant qui grandirait dans une famille monoparentale ou queer deviendrait nécessairement "perturbé" (CQFD). 

Fine analyse donc, de J.D Vance, qui ne prend absolument pas en compte les chiffres sur les violences intra-familiales ou ceux sur le bien-être des enfants qui grandissent dans des familles queer, occultant ainsi une grande partie des citoyens américains. 

Des sorties de route à répétition 

"Une bande de femmes à chat sans enfants insatisfaite de leur vie et de leurs choix veulent donc rendre le reste du pays misérable", c’est ce que J.D Vance pensent des femmes politiques démocrates américaines sans enfant. La femme à chat - cliché sexiste qui puise ses sources des chasses aux sorcières au XVème siècle - est encore utilisé pour discréditer et attaquer les femmes célibataires. Rien d'étonnant cela dit, de la part d'un homme qui considère que le féminisme est « un chemin vers la misère ». Il s'est d'ailleurs longuement exprimé sur ce sujet dans le podcast Moment of Truth - qui se veut évidemment conservateur. 

@nowthisimpact J.D. Vance’s stance on childless women is a step back for women’s rights and reproductive rights #Reacts #jdvance #womensrights #catlady ♬ original sound - NowThis Impact

Plus récemment, J.D Vance a de nouveau eu des propos choquants, cette fois à l’encontre de la présidente de l’American Federation of Teachers, femme ouvertement lesbienne . « Randy Weingarten n’a pas un seul enfant. Si elle veut laver le cerveau et détruire l’esprit des enfants, elle devrait en avoir elle-même et laisser les nôtres tranquilles. » Pour avoir une légitimité politique en tant que femme aux yeux de l’homme politique, il faut absolument avoir des enfants et ne surtout pas être homosexuelle, sans quoi, elle ne serait pas en mesure d'avoir une vision saine pour exercer en politique.

Sans surprise, on en revient toujours à réduire la femme à son utérus et à sa capacité d’être une bonne mère de famille. Pour J.D Vance des compétences, du talent, de l’intelligence ne sont pas des qualités importantes à avoir en tant que femme. Des enfants et un mari suffisent. L’arrivée de cet homme politique au pouvoir serait évidemment désastreuse pour les femmes américaines, qui ont déjà connu sous Donald Trump une répression de leurs droits, avec notamment l’interdiction de l’avortement dans 14 états depuis l’annulation de Roe VS Wade en 2022.

Un sexisme violent qui n’épargne pas la France 

Si on pense être épargnées en France, par ce genre de propos, ce n'est évidemment pas le cas. Ces idées misogynes sont aussi bien ancrées chez nous, il n’y a qu’à allumer Cnews pour le constater. Récemment, Richard Millet, auteur d’ « Éloge littéraire d’Anders Breivik » - nom du terroriste norvégien d’extrême droite qui a massacré 77 personnes à Oslo en 2011 - a affirmé que Lucie Castet était « sexuellement incorrecte » parce que lesbienne sur le plateau de Pascal Praud. Réduire la femme à sa sexualité et son utérus pour discréditer ses compétences politiques, ça n’arrive pas qu’outre atlantique.

Kamala Harris potentielle future présidente des États-Unis, Lucie Castet membre du nouveau front populaire évoquée pour un poste de première ministre et beaucoup d’autres femmes qui s’imposent dans un monde d’hommes sont sans cesse réduites à leur fonction maternelle, au détriment de leur carrière ou de leurs différents accomplissements. 

L’émancipation des femmes de plus en plus défendue dans notre société trouve ses détracteurs qui prônent un retour aux valeurs traditionnelles de famille, d’hétérosexualité et de domination masculine. À coup de « folle au chat », les misogynes n’ont de cesse de discréditer les femmes qui œuvrent pour l’égalité des sexes et le progrès social. Mais il est toujours bon de rappeler qu’en France l’homophobie et le sexisme sont des délits et non pas des opinions politiques.

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Tags : Femme, Politique