Une vingtaine de rappeurs dénoncent le RN sans langue de bois dans un nouveau morceau

Marie Ordioni 03 juillet 2024

À moins d'une semaine du second tour des élections législatives, une vingtaine de rappeurs unissent leurs forces et leurs influences dans un rap dédié à dénoncer le RN, et inciter la jeunesse française à aller voter.

Il faudrait vivre sur une autre planète pour ne pas sentir la tension qui entoure la France en ce moment… Et encore. Les résultats du premier tour des élections législatives viennent de tomber : le Rassemblement National arrive en tête, devançant le Nouveau Front Populaire et le camp présidentiel - Ensemble, Renaissance, Horizons… -. La toile s’embrase. À tour de rôle, les célébrités et personnes influentes n’y vont pas de main morte pour exprimer leur désaccord face à ces résultats, et encourager les Français à aller voter dimanche 7 juillet prochain.

Et les rappeurs ont évidemment leur mot à dire. Ce lundi 1er juillet, un nouveau morceau nommé  "No Pasaran" - en espagnol, "Ils ne passeront pas" - a été posté sur les réseaux réseaux sociaux. Un son dans lequel une vingtaine de rappeur dont Fianso, Soso Maness, Alkpote et bien d’autres n’hésitent pas à dénoncer le RN.

20 rappeurs attaquent le RN dans un

Ce rap n’a pas encore un jour qu’il fait déjà l’effet d’une bombe dans l’actualité. Il faut dire qu’il n’a pas encore été écouté que son nom parle de lui-même : "No Pasaran" est en effet un clin d’oeil à un slogan crié dans les rues par les Espagnols contre la dictature Franco, dans les années 30. Mais cet événement n’est pas la seule source d’inspiration de ce projet. "J’ai participé à ce morceau et c’est très important pour moi, car j’ai grandi dans l’héritage d’un rap français très pointu, engagé et qui m’a beaucoup inspiré. Il y a déjà eu - en 1997 - un morceau qui s’appelait 11 minutes 30 contre les lois racistes, une chanson fondamentale pour moi et qui m’a aidé à comprendre à la fois le racisme en société, mais aussi la manière de s’en défendre. La culture a son mot à dire et a vocation à s’exprimer sur cette typologie de sujets. Je suis de la génération où le rap ne se dissocie pas du message.", explique Fianso, dans une interview livrée à Le Parisien.

Avec ce nouveau titre, les vingt artistes ont pour ambition d’inciter les jeunes à se mobiliser et aller voter au second tour des législatives. Mettre leur notoriété au service de cette élection cruciale. Ramdane Touhami raconte leur déclique : "Juste après les européennes, avec DJ Kore, on s’est dit que l’on n’allait pas rester comme cela quand l’autre - Emmanuel Macron - a dissous. Kore connaît tous les rappeurs, de toutes les générations et l’idée était de les rassembler. Deux ou trois heures après notre demande, certains étaient déjà en studio." Quelques semaines plus tard, la bombe est en lignen, postée à un moment décisif.

Des mots puissants pour impacter

Et lorsqu’ils ont un message à faire passer, la plupart de ces rappeurs ne sont pas du genre à faire dans la dentelle. Pendant 9 minutes et 43 secondes, ils enchaînent les couplets les uns après les autres. Chacun a écrit ses propres mots, et y va de "son propre flow". Fianso donne le ton : "Le doigt en l’air pour les ciste-ra/CNews dans l’angle mort/Secousses et tremblements/Fuck le rassemblement. Jordan, tu es mort, Jordan tu es mort".

Des mots très forts, mais certainement pas choisis au hasard. "C’est la baston contre les fachos, l’idée ce n’est pas de leur faire des câlins, contextualise Ramdane Touhami, à la production du titre. Quand on dit Jordan, tu es mort, Jordan, tu es mort, c’est une référence au moment où Cédric Doumbé, le champion de MMA, a gagné son match contre Jordan Zebo et que tout le stade, y compris Mbappé avait scandé Jordan, tu es mort. Si on n’a pas la référence, on pourrait croire qu’on menace Jordan Bardella, mais on peut se justifier. Le but, c’était de jouer avec les limites et de faire des références.", recontextualise Ramdane Touhami.

Et des références, il en pleut dans ce morceau. À son tour, Zola sous-entend un combat, mais cette fois celui de Kaaris et Booba : "Je propose un octogone à Bardella/Ils veulent fermer frontières/Mais la dope remontera de Marbella quand même/Donc ouais c’est pour ça que je les ken/Donc ouais c’est pour ça que j’ai la paye/Tous les jours fuck le RN/Tu sais déjà c’est laquelle".

S’en suivent Kerchak ou encore Alkpote qui, comme à leur habitude, emploient des termes encore plus puissants pour exprimer leur mécontentement. Et surtout, nous inviter à aller voter ce dimanche 7 juillet.

Le RN et Bardella ne semblent pas vraiment séduits par le morceau

Le 2 juillet, quelques heures à peine après la diffusion du morceau, Jordan Bardella, président du Rassemblement National a donné son avis sur le morceau via son compte X. Particulièrement visé par "No Passaran", Bardella a qualifié le morceau d'appel "au meurtre, de misogyne violente, d'antisémistisme crasse et du complotisme". Il vise également l'extrême gauche, aualifiant le bord potilitique "de plus en plus toxique"

Marine Le Pen s'est également autorisé une réactions aux paroles de la chanson. Toujours sur X, la cheffe du RN a listé les différentes paroles du morceau, accompagné d'un "Le Nouveau Front Populaire. Ça donne envie, non ?". Dans le tweet, elle fait également référence au parquet, sous entendant qu'une action en justice pourrait être amorcée contre les auteurs du morceau. 

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Marie Ordioni
Rédactrice

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