« Harvey Weinstein, né le 19 mars 1952 à New York, est aujourd’hui davantage connu pour ses crimes sexuels que pour ses productions cinématographiques », voilà ce que l’on trouve sur lui lorsque l’on tape son nom dans un moteur de recherche (merci Wikipedia). C'est clair : c’est un producteur de films mondialement acclamés comme Django Unchained, Will Hunting, ou encore Le Seigneur des Anneaux mais c’est surtout un criminel sexuel. On aura vu mieux comme description en « À propos » sur Google.
Mais, derrière les paillettes et les Oscars, Weinstein a terrorisé des dizaines de femmes dans l’industrie du cinéma. 80 : c’est le nombre officiel de femmes qui ont osé parler de ses violences - un chiffre qui donne froid dans le dos.
Si chaque année, de nouvelles accusations émergent, cette fois-ci, c’est une affaire vieille de 28 ans qui vient d’être classée sans suite. La justice britannique a décidé de mettre fin aux poursuites. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela signifie pour les victimes ? On vous dit tout.
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Un réalisateur qui terrorisait les actrices d’Hollywood
Il est difficile d’imaginer que l’un des hommes ayant marqué l’histoire du cinéma ait aussi été l’un des plus grands prédateurs d’Hollywood. À la tête de Miramax, Harvey Weinstein n’était pas seulement un faiseur de stars, mais aussi un homme de pouvoir qui en abusait.
Les témoignages contre lui racontent des histoires glaçantes : manipulations, chantage, violences sexuelles… Dans les années 90, Weinstein était presque intouchable. Quand il convoquait une actrice pour "discuter d’un rôle", ça pouvait finir en agression sexuelle. Et les femmes qui osaient dire non se retrouvaient blacklistées, des carrières brisées avant même d’avoir commencé. Il a régné sur Hollywood par la peur et la terreur.
L’homme à l’origine du mouvement #MeToo
En 2017, les révélations du New York Times et du New Yorker ont mis à jour des années d’abus. Ce fut un séisme dans le monde entier. Avec Weinstein, tout a commencé. En brisant le silence, des femmes ont libéré la parole, donnant naissance au mouvement #MeToo.
L’onde de choc a été immédiate. Des millions de femmes à travers le monde ont osé raconter leurs propres histoires de violences sexuelles. Weinstein, lui, est devenu le visage du harcèlement et des abus de pouvoir dans l’industrie du divertissement. Mais malgré ses multiples condamnations aux États-Unis, l’abandon des poursuites au Royaume-Uni est une nouvelle très dure à accepter.
Deux ans après l’inculpation, le dossier britannique se referme sans jugement. Le Crown Prosecution Service (CPS) - équivalent du bureau du procureur en charge des poursuites judiciaires - a annoncé la fin des poursuites visant Harvey Weinstein pour agressions sexuelles, dans un communiqué publié ce jeudi 5 septembre. « Il n’existe plus de perspective réaliste de condamnation », a justifié l’institution.
Les victimes continuent de porter plainte, sans résultats
Même si certaines affaires se referment sans condamnation, les victimes de Weinstein ne cessent de se manifester. En juin 2022, le Royaume-Uni avait relancé une affaire vieille de 1996, où une femme accusait le producteur de l’avoir agressée à Londres. Mais en septembre 2024, la justice britannique a abandonné les poursuites, faute de preuves suffisantes pour espérer une condamnation.
En dépit de cette décision, Frank Ferguson, chef de la division des crimes spéciaux et de l’antiterrorisme au sein du CPS, a encouragé « Toutes les victimes potentielles d’agression sexuelle à se manifester et à contacter la police, et nous poursuivrons en justice (les responsables) partout où les critères juridiques sont satisfaits ».
Aux États-Unis, Weinstein a déjà été condamné à 23 ans de prison en 2020, puis à 16 ans supplémentaires en 2023 pour d’autres affaires. Et ce n’est pas fini, puisque très bientôt - le 12 novembre 2024 - un nouveau procès s’annonce à New York.
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