L’alpinisme, sport historiquement dominé par les hommes, voit de plus en plus de femmes le pratiquer. L’année dernière, 62 femmes ont escaladé L’Everest, la plus haute montagne du monde. Il y a 20 ans, elles n’étaient que 3. Mais comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, elle est parfois accompagnée d’une très mauvaise. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à dénoncer les violences sexuelles qu’elles ont subies, que ce soit dans le milieu de l'escalade de bloc ou de l'alpinisme de haute montagne. L’altitude n’est pas la chose la plus dangereuse à laquelle les femmes grimpeuses doivent faire face.

Aux Etats-Unis, le mouvement #SafeOutisde dénonce depuis des années les violences sexuelles dans le milieu. Dans un rapport sorti en 2018 étudiant 5300 grimpeurs, les organisateurs du hashtag ont constaté que 47% de femmes avaient déjà été victimes de violences sexuelles dans le milieu de l’escalade. Mais cela n’avait pas suffi à alerter le monde. Aujourd’hui, c’est une affaire qui touche à un grand nom de l’alpinisme qui fait trembler toutes les montagnes. Deux femmes accusent Nirmal Puja de violences sexuelles. 

Nirmal Purja, figure emblématique de l’alpinisme, accusé de violences sexuelles

Cet alpiniste a longtemps détenu le record de la rapidité pour avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8000 mètres. Ses ascensions, retracées dans un documentaire Netflix, font de lui une vraie figure emblématique de l’alpinisme. Mais derrière son talent, se cache une face plus sombre. Deux femmes l’accusent de harcèlement et d’abus sexuels. La Finlandaise Lotta Hintsa et l’Américaine April Leonardo ont témoigné d’une longue liste de de violences sexuelles.

Dans un entretien avec le New-York Times, Lotta a confié que l’homme aurait essayé de la déshabiller après plusieurs refus, et se serait masturber à côté d’elle sans son consentement.

En décidant de finalement en parler au monde, ces femmes ouvrent la parole sur ces violences sexuelles dans le milieu de l’alpinisme. Comme le mouvement#Metoo, le courage d’une femme à parler en premier entraine la libération de la parole.

Un cas loin d’être isolé

Evidemment que ces deux femmes ne sont pas les seules a avoir subi des violences sexuelles. Mais par peur de représailles, il est parfois difficile de parler. La Finlandaise Lotta a d’ailleurs, via un post Instagram, dénoncé que beaucoup de femmes l’avaient contactée, racontant des histoire similaires.

Nirmal Puja n’est évidemment pas un cas isolé. Et ces agressions sexuelles passent aussi beaucoup par les réseaux sociaux, qui peuvent être un vrai fléau dans ces cas. Des messages, des demandes, des photos inappropriés, il y a en par centaine. Et beaucoup de femmes en sont victimes dans le milieu de l’alpinisme.

En 2019, un groupe de grimpeuses professionnelles avait lancé un compte Instagram, dénonçant tous les messages à caractère sexuels qu’elles recevaient. Leur compte a été supprimé très rapidement sans raison.

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